J’ai récemment travaillé sur une surélévation particulièrement stimulante à Bordeaux, où il fallait gagner de l’espace habitable tout en préservant l’identité d’une maison en pierre ancienne. Cette intervention s’inscrit dans la lignée de mes autres travaux de maçonnerie à Bordeaux, notamment dans les quartiers patrimoniaux où chaque projet exige une approche sur mesure. D’ailleurs, comme pour ma récente réalisation d’ouverture à Bordeaux, la complexité technique se mêle ici à la nécessité de respecter l’existant… Ce qui rend chaque chantier unique.
Demande client et défis techniques
Mon client avait un objectif clair : créer un ou plusieurs niveaux supplémentaires sans altérer l’âme pierre de sa demeure bordelaise. Parallèlement, il souhaitait améliorer les performances thermiques de l’ensemble. J’ai tout de suite perçu les enjeux techniques de cette intervention : intégrer une surélévation maçonnée sur des murs porteurs en pierre séculaires, voilà qui ne s’improvise pas.
Les contraintes ? Elles étaient multiples. Je devais d’abord résoudre la question de la reprise des charges (autrement dit, comment transmettre le poids de la nouvelle construction vers les fondations existantes). Puis vint la problématique de l’étanchéité et de l’isolation aux points de jonction… sans oublier les spécificités du site urbain, avec ses contraintes d’accès et de stockage.
Le chantier présentait quelques particularités supplémentaires. Un pignon en bois attenant compliquait les raccordements. Les pierres anciennes, avec leurs irrégularités naturelles et leur hétérogénéité, demandaient une adaptation constante de mes techniques. Et puis, respecter le voisinage imposait de minimiser les nuisances.
Mon véritable défi résidait dans cette articulation délicate : marier une structure contemporaine performante à une maçonnerie ancestrale, sans créer de points faibles. J’entends par là éviter les infiltrations, les ponts thermiques (ces zones où la chaleur s’échappe plus facilement), et les tensions mécaniques qui pourraient fragiliser l’ensemble.
Solution technique : matériaux et mise en œuvre
J’ai opté pour une stratégie combinant matériaux adaptés et procédés maîtrisés. L’élévation s’est faite avec des blocs de terre cuite TERREAL à alvéoles verticales. Ces blocs présentent un double avantage : leur légèreté évite de surcharger l’existant, et leurs performances isolantes contribuent à l’amélioration thermique recherchée.
Le collage au mortier de ciment garantissait une liaison solide entre les éléments. Pour les ouvertures, j’ai coulé des linteaux en béton armé directement sur site. Cette solution me permettait d’adapter parfaitement chaque élément aux dimensions réelles (vous savez comme les cotes théoriques et la réalité du terrain peuvent différer…).
La cohésion entre ancien et nouveau passait par l’intégration de chaînages horizontaux et verticaux en béton armé. Ces éléments « ceinturent » littéralement la maçonnerie pour la rigidifier et répartir harmonieusement les efforts. Aux jonctions critiques avec la pierre, j’ai mis en place des ancrages spécifiques : armatures scellées chimiquement, goujons adaptés… L’objectif était d’obtenir une liaison mécanique fiable sans fragiliser le mur ancien.
La jonction avec le pignon bois voisin méritait une attention particulière. J’ai développé des solutions de raccordement sur mesure, intégrant matériaux d’isolation et membranes d’étanchéité pour sécuriser la performance thermique et éviter toute infiltration.
Mise en œuvre et organisation du chantier
L’échafaudage multidirectionnel a constitué la colonne vertébrale de mon organisation. Sécurité oblige, mais aussi efficacité : tous les niveaux restaient accessibles simultanément.
Côté matériel, j’avais prévu le nécessaire : bétonnière pour les bétons et mortiers, tronçonneuse à matériaux équipée de disques diamant pour les coupes précises, et un monte-matériaux pour acheminer les blocs en hauteur sans épuiser l’équipe.
Le béton utilisé pour linteaux et chaînages répondait aux spécifications C25/30 minimum, avec des aciers haute adhérence pour les armatures. Ces choix techniques peuvent paraître évidents, mais ils conditionnent directement la pérennité de l’ouvrage.
Déroulement et contrôles
L’élévation proprement dite s’est déroulée bloc après bloc, avec une attention constante aux verticales et aux horizontales. Le coulage des linteaux et chaînages constituait les moments les plus techniques : pas droit à l’erreur sur ces éléments structurels.
À chaque phase, je procédais aux vérifications nécessaires : aplomb des murs, niveau des arases, qualité des dosages… Ces contrôles peuvent sembler fastidieux, mais ils garantissent la fiabilité du résultat final.
Enfin, la préparation aux étapes suivantes (couverture, menuiseries, enduits) clôturait mon intervention. J’aime laisser un chantier « propre » aux corps de métier suivants.
Bilan de cette intervention
Cette surélévation bordelaise démontre qu’il reste possible de concilier patrimoine et performance contemporaine. Les matériaux choisis (TERREAL, béton C25/30, armatures haute adhérence) et l’attention portée aux détails d’exécution ont abouti à une extension structurellement solide, thermiquement performante et esthétiquement cohérente.